Paris – L'ancienne collection de Jacqueline Beytout, disparue en 2006, a été dispersée hier dans une salle comble par Maître Vincent Fraysse en collaboration avec Bonhams Cornette de Saint Cyr (mercredi 27 novembre 2024). La vente a réalisé un total de plus d'un million d'euros.
Jacqueline Beytout était l'ancienne propriétaire et PDG du journal Les Echos. Les tableaux, meubles et objets d'art qui composaient le décor de son Hôtel Particulier, puis celui de sa fille Virginie, ont été exposés chez Bonhams Cornette de Saint Cyr pendant quelques jours avant leur dispersion sous le marteau de Maître Fraysse.
Maître Vincent Fraysse a déclaré : « Nous sommes heureux des résultats de cette vente qui a réalisé un total de plus d'un million d'euros avec 97% de lots vendus. C'était une première que d'offrir cette collection unique en collaboration avec Bonhams Cornette de Saint Cyr. Nous sommes heureux des bons résultats atteints notamment par les bijoux mais également pour des pièces d'argenterie, des tableaux et du mobilier. »
Arnaud Cornette de Saint Cyr, Président de Bonhams Cornette de Saint Cyr, a ajouté : « La collection de Jacqueline Beytout, précieusement conservée par sa famille depuis sa disparition en 2006, a été dispersée avec brio dans une salle comble dans nos salons sous le marteau de Maître Fraysse. Trois bronzes de Li Chen sont en vente la semaine prochaine chez Bonhams à Hong Kong. »
La vente a attiré nombre d'acheteurs français et internationaux qui se sont d'abord intéressés aux bijoux et plus particulièrement à un collier de 51 perles fines rondes et arrondies en chute qui a été vendu plus de 10 fois son estimation atteignant 212 490 € pour une estimation de 20 000 à 30 000€. Estimée 6 000-10 000 €, une paire de longs pendants d'oreilles en or par Van Cleef & Arpels des années 1970, chacun orné d'un corail cabochon entouré de chrysoprases et de diamants, a atteint la somme de 81 690 €. Représentant deux fleurs, l'une aux pétales d'émeraudes, le cœur en diamant, l'autre aux pétales de diamants et au cœur d'émeraude, une broche-clip en platine et en or gris signée Van Cleef & Arpels des années 1960 a trouvé preneur à 80 410 €. Le savoir-faire de la maison Cartier a été salué avec notamment un clip de revers en platine et or gris des années 1960 vendu 30 720 € et une paire de clips d'oreilles en fils d'or en éventails stylisés pavés de diamants disputée à 29 440 €, plus de 10 fois son estimation.
La sélection de tableaux a réservé de jolies surprises comme T1938-5 d'Hans Hartung (1904-1989), œuvre muséale de 1938, estimée 200 000 à 300 000 € et vendue 222 650 € et La Clownesse très belle huile et technique mixte sur papier de 1907 de George Rouault (1871-1958) qui après une longue bataille d'enchères a atteint 98 190 €. Vers 1903, l'artiste aborde le registre du cirque où il représente écuyères, danseuses, acrobates et clowns. Ces personnages témoignent de l'absurdité de l'existence et apparaissent comme les alter ego de l'artiste.
Le mobilier de l'appartement était composé de mobilier classique savamment disposé. Une rare commode dite à la grecque en acajou époque Transition vers 1760 attribuée à Jean-François Oeben (1710 - 1763) ou Simon Oeben (1722 - 1786), très probablement livrée pour le duc de Choiseul à Chanteloup à partir de 1761, a dépassé son estimation avec une enchère finale à 52 470 €. Les commodes dites à la grecque sont recensées au nombre de 17 et toute fournies par Oeben entre 1761 et 1763. Simon Oeben reprendra cette forme de commode notamment pour le château de Chanteloup.
Trois sculptures de l'artiste taiwanais Li Chen (né en 1963) seront proposées chez Bonhams à Hong Kong le 3 décembre. Un grand bronze de 2007 intitulé Snow Wonderland (édition 5/8) est estimé 70 000-100 000 € (600 000-800 000 HK$) et The Pursuer, édition de 2010 en bronze numérotée 2/8, sera offert avec une estimation de 100 000 à 140 000 € (800 000-1 200 000 HK$). Li Chen met en forme des statues du Bouddha avec des lignes minimalistes dans le but de réinterpréter l'image sémiotique de la divinité. Les rondeurs de ses bronzes sont très identifiables.