
Typhaine Gregoire-Jousset
Senior Cataloguer
Sold for €47,812.50 inc. premium
Our Post-War and Contemporary Art specialists can help you find a similar item at an auction or via a private sale.
Find your local specialistSenior Cataloguer
International Director
Head of Department
Provenance
Collection particulière, France
Puis par descendance au propriétaire actuel
Exposition
Paris, Jardin des Plantes, Les artistes au Jardin des Plantes, mai 1990, p. 160, illustré en couleur
Littérature
Jean Christophe Bailly, Monory, Paris 1979, p. 195, n° 396, illustré en noir et blanc
Pierre Tilman, Monory, Paris 1992, p. 312, n° 396, illustré en noir et blanc
Aujourd'hui Poème, Février 2007, n° 78, illustré en noir et blanc en première page
Pionnier du mouvement de la Figuration Narrative, Jacques Monory est l'un des représentants du Pop Art européen les plus sous-évalués et néanmoins les plus importants qui émergent dans les années 1960. Combinant la peinture et la réalisation de films, la vision de Monory est singulière et fascinante ; elle taille en pièces tous les aspects superficiels du grand écran et injecte dans ses toiles des idées complexes qui partagent beaucoup avec les philosophies de Michel Foucault et Roland Barthes. Nous présentons ici deux peintures exceptionnelles qui traduisent la prescience étonnante dont témoigne encore et toujours l'art de Monory : Dreamtiger n°2 et Le Peintre n°18, de 1971 et 1986 respectivement. Comme la rétrospective qui lui a été consacrée par la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence en 2020 l'a démontré avec éclat, l'œuvre de Monory est plus vivante que jamais. Elle explore le pouvoir et la violence de l'image médiatisée et l'idéologie qui sous-tend notre culture contemporaine du spectacle.
Dans les années 1960, la France était un melting pot d'énergie philosophique et artistique. Cette décennie a vu l'avènement d'un mouvement critique d'avant-garde, le structuralisme, dont les représentants les plus célèbres ont été Foucault, Barthes, Jacques Derrida et Louis Althusser. Ces penseurs extrêmement influents ont ouvert la voie à une nouvelle école d'artistes français, une version purement européenne du Pop Art, créée à partir de l'impact universitaire considérable de ces théoriciens critiques. Tandis que le Pop Art américain éprouvait une véritable fascination pour les images raffinées de la culture populaire – comme en témoignent les œuvres d'Indiana, de Lichtenstein, de Warhol et de Wesselmann ; artistes qui ont tous parodié ce qui faisait l'essence de l'identité américaine après la guerre (répétition, style, célébrité et sexe) – les artistes français du mouvement de la Figuration Narrative se sont intéressés à la psychologie profonde des mass media.
Réagissant à la prolifération de la chose imprimée, de la musique, de la télévision et du film, les peintures de Monory sont des commentaires tranchants comme un rasoir de la nature illusoire de la culture populaire et de la séduction qu'elle exerce ou, comme pourrait le dire Barthes, de la mythologie : « le mythe ne cache rien et ne révèle rien ; sa fonction est de déformer ; le mythe n'est ni un message ni un aveu ; c'est une inflexion » (Roland Barthes, Mythologies, Londres : 2009, p. 153).
Ce n'est donc peut-être pas un hasard si l'exposition majeure organisée en 1964, - dont Bernard Rancillac et Hervé Télémaque ont été les curateurs -, qui a été l'année fondatrice du mouvement de la Figuration Narrative, propulsé au premier plan de la création artistique contemporaine, a été intitulée Mythologies Quotidiennes. Le groupe a émergé comme l'un des courants artistiques les plus puissants et les plus cohérents pendant les années 1960 et 1970. Les deux peintures présentées ici, dans le style monochrome qui représente la quintessence de l'œuvre de Monory, sont des exemples exceptionnels de cette œuvre qui synthétisent la peinture et le collage en donnant un effet dramatique à l'ensemble. Barrant sa composition dans Dreamtiger n°2 par des lignes de code, « anonymisant » son sujet derrière un écran noir, ou obscurcissant le paysage de Le Peintre n°18, l'artiste fait constamment allusion à des récits cachés et des intentions déformées. Créée pendant des périodes de profonds bouleversements mondiaux, marquées par la guerre du Vietnam, les Guerres froides, les mouvements de protestation de mai 1968 et la Révolution culturelle, l'œuvre de Monory est profondément évocatrice de son époque, empêtrée dans des conflits mondiaux, sociaux et culturels.
Peintes dans un bleu monochrome, inspiré par le « CinémaScope » et les planches de contact photographiques dont Monory a régulièrement nourri son imaginaire, ces deux œuvres utilisent une technique inédite tirée du film noir pour donner une impression de drame et créer un suspense. Dreamtiger n°2 est indubitablement l'une des œuvres les plus puissantes d'une série cruciale créée par l'artiste entre 1970 et 1972. Le tigre féroce, représenté enfermé dans une cage et rendu dans un bleu froid façon « CinémaScope », a d'abord été peint sur toile avant d'être découpé et reconstitué sur carton. Après le retour au thème du tigre dans les années 2000, Dreamtiger n°2 est certainement l'une des œuvres de Monory les plus intéressantes pour un collectionneur, qui arrive aujourd'hui sur le marché.
Faisant écho au réalisme et au montage dynamique des films de La Nouvelle Vague, ces deux peintures élégantes sont iconiques et dignes des collectionneurs les plus exigeants. Monory, dont le style est peut-être le plus proche de celui de l'artiste du Pop Art américain James Rosenquist, demeure une sommité du Pop Art mondial, dont la carrière a été revigorée par de récentes rétrospectives organisées en Europe et aux États-Unis, et continuera sans aucun doute à susciter l'attention des acteurs institutionnels majeurs du marché. Comme en témoigne la présence de ses œuvres dans des collections muséales mondiales, y compris le Stedelijk Museum, Amsterdam, le Musée national d'Art moderne, Paris et le Fukuoka Art Museum, Japon, Monory continue d'exercer un attrait incontestable dans le monde, comme l'un des peintres majeurs des années 1960, et les deux œuvres présentées ici sont emblématiques de la carrière de l'un des artistes les plus éminents du Pop Art européen de cette période.
A pioneer of the Figuration Narrative movement, Jacques Monory stands as one of the most undervalued yet significant European Pop artists to emerge in the 1960s. Encompassing painting and filmmaking, Monory's vision is singular and compelling; unpacking the superficialities of the silver screen and injecting his canvas with complex ideas that share much with the philosophies of Michel Foucault and Roland Barthes. Presented here are two exceptional paintings that capture the enduring prescience of Monory's art: Dreamtiger n°2 and Le Peintre n°18, from 1971 and 1986, respectively. Following his solo retrospective at the Fondation Maeght in Saint Paul de Vence in 2020, Monory's work feels as vivid as ever, investigating the power and violence of the mediated image, and the ideology that underpins our contemporary culture of spectacle.
In the 1960s, France was a melting pot of philosophical and artistic energy. Structuralism was the avant-garde critical movement championed by Foucault, Barthes, Jacques Derrida, and Louis Althusser. These massively influential thinkers paved the way for a new school of French artists. Building on the academic impact of these critical theorists, what developed was a uniquely European brand of Pop Art. Where American Pop had a fascination with the refined images of popular culture – Indiana, Lichtenstein, Warhol, Wesselmann; these artists mimicked the repetition, style, celebrity, and sex that was the essence of American identity after the war – the French Figuration Narrative engaged with the psychology of mass media. Responding to the proliferation of printed matter, music, television and film, Monory's paintings are razor-sharp commentaries on the illusory, seductive nature of popular culture, or, what Barthes might term, mythology: 'the myth hides nothing and flaunts nothing: it distorts; myth is neither a lie nor a confession: it is an inflexion' (Roland Barthes, Mythologies, London: 2009, p. 153).
It is perhaps no accident, therefore, that the momentous exhibition, curated by Bernard Rancillac and Hervé Télémaque that placed Figuration Narrative squarely at the fore of contemporary practice in 1964, was titled Mythologies Quotidiennes. The group emerged as one of the strongest and most consistent artistic voices of the 1960s and 70s. In the artist's quintessential monochrome style, the two paintings presented here are exceptional examples of Monory's practice that synthesise paint and collage with dramatic effect. Shattering his composition in Dreamtiger n°2 with lines of code, 'anonymising' his subject behind a black screen, or obfuscating the landscape of Le Peintre n°18, the artist consistently hints at hidden narratives and distorted agendas. Working amid global upheaval, during the Vietnam and Cold Wars, the protests of May 1968, and the Cultural Revolution, Monory's practice is deeply evocative of its time in which global, social, and cultural conflict became enmeshed.
Painted in a monochromatic blue, inspired by and evoking the silvery film of 'CinemaScope' and photographic contact sheets that Monory regularly sourced his imagery from, in both works this unedited, film noir technique creates a sense of drama and suspense. Dreamtiger n°2, is undoubtedly one of the most powerful works from a pivotal series by the artist, produced between 1970 to 1972. The ferocity of the tiger, caged and rendered in cold, blue 'CinemaScope', was painted first on canvas before being cut up and reconstituted on board. Returning to the theme of the tiger in the 2000s, Dreamtiger n°2 is surely one of the most collectible pieces by Monory to come to market.
Echoing the realism and dynamic editing of La Nouvelle Vague, these two elegant paintings are iconic and highly collectible. Perhaps most stylistically akin to the American Pop artist James Rosenquist, Monory remains a figurehead of the global Pop movement whose career has been reinvigorated with recent retrospective shows in Europe and the United States, and will no doubt continue to garner major institutional attention. With works in global museum collections including the Stedelijk Museum, Amsterdam; the Musée national d'Art modern, Paris; and the Fukuoka Art Museum, Japan, Monory's enduring global appeal is unquestionable as one of the seminal painters of the 1960s, and the two works presented here are exemplary paintings from the career of one of the leading European Pop artists of the period.
Click for an instant shipping quote